Le renard, nuisible ?

Souvent mal compris, parfois redouté et mal aimé, le renard roux  est pourtant un acteur essentiel de la biodiversité. Présent dans de nombreux milieux comme les forêts, prairies, campagnes et même en périphérie des villes, cet animal joue un rôle très important de régulateur naturel dont les bienfaits sont trop souvent méconnus, c’est d’ailleurs le sens de cette petite page consacrée à cet animal que j’affectionne tellement.

🚜 Un allié pour le monde agricole

Le renard, trop souvent perçu comme un nuisible à cause d’une mauvaise presse, est en réalité un allié précieux, efficace et gratuit pour le monde agricole.

Les rongeurs peuvent engendrer beaucoup de problèmes au niveau des cultures, notamment manger les graines, ronger les racines et creuser des galeries qui peuvent créer des affaissements de sol. En régulant ces rongeurs, le renard contribue à une agriculture plus durable et plus respectueuse de l’environnement. En effet le régime alimentaire du renard étant principalement constitué de petits mammifères comme le campagnol (il peut en manger plusieurs milliers par an), il protège les récoltes sans intervention humaine ni produits chimiques (pesticides) 👍

🦊 Un allié dans la lutte contre la maladie de Lyme

En se nourrissant de petits rongeurs comme les campagnols ou les mulots qui sont les principaux hôtes des tiques responsables de la maladie de Lyme, le renard contribue à réduire la propagation de cette infection grave qui touche de plus en plus de personnes en Europe. Moins de rongeurs, ce sont moins de tiques infectées dans l’environnement, et donc un risque réduit pour l’être humain.

Le cycle de transmission est le suivant :

🐭 Le rongeur est un réservoir naturel de la bactérie dont la Borrelia (il en est immunisé). Quand une tique (au stade larve ou nymphe) pique ce rongeur, elle s’infecte. Au bout d’un certain temps elle se détache pour trouver un autre hôte

🕷 La tique agit comme vecteur : elle prend la bactérie chez le rongeur, puis peut la transmettre à d’autres hôtes lors de ses prochains repas (humains, chiens, cerfs…).

Une tique n’est pas infectée à la naissance : elle doit piquer un hôte infecté pour le devenir !

🦊 C’est là que le renard intervient : Il régule les populations de rongeurs en les chassant, le reste est mécanique : moins de rongeurs = moins d’hôtes infectés pour les tiques = moins de tiques porteuses de la bactérie ➡️CQFD

Des études ont été menées sur des parcelles où le renard était inexistant et d’autre où le renard était présent. Les résultats ont été sans appel, le nombre de tiques infectées étaient très important dans les zones non habitées par le renard contrairement aux autres zones.

Considérez vous toujours le renard comme un nuisible ?

⚠️IMPORTANT : Comme nous parlons de tiques dans ce paragraphe, si jamais vous deviez en trouver une accrochée à vous, utilisez exclusivement un tire-tique, ne la badigeonnez pas d’éther ou autre pour les “endormir”, en faisant cela elle risque de refluer des bactéries dans votre organisme. L’extraire avec un tire-tique (en vente dans toutes les pharmacies) est sans danger et indolore, bien sûr n’oubliez pas de désinfecter la zone après son retrait

🐓 Renard et poulaillers : un équilibre à trouver

Il est vrai que le renard peut s’attaquer aux poulaillers mal protégés, ce qui lui vaut une réputation de “voleur de poules”. Toutefois, cette prédation est opportuniste : un renard qui trouve des proies faciles n’hésitera pas à s’en saisir. Dans cet espace exiguë où il règnera un vent de panique évident, le renard sera “victime” de ses instincts de prédateurs, notamment le “surplus killing”: il tuera tout ce qui bouge dans l’enceinte du poulailler.

Des précautions simples peuvent permettre de limiter les risques :

• Clôturer les enclos avec un grillage enterré d’au moins 30 cm pour empêcher le creusement.
• Fermer les poulaillers la nuit.
• Éviter de laisser de la nourriture à l’extérieur.

⚠️ Maladies transmissibles : vigilance

Comme tout animal sauvage, le renard peut être porteur de certaines maladies, notamment :

• La gale sarcoptique, qui peut contaminer les chiens au contact direct.
• L’échinococcose alvéolaire, transmise par les excréments et dangereuse pour l’homme, bien que les cas soient rares.
• Nous ne parlerons pas de la rage qui n’existe quasiment plus en France. Mais tous les animaux, renards, loups, chiens…. qui sont atteint de la rage auront les mêmes comportements qui peuvent être dangereux. Ce serait une erreur d’attribuer la rage au renard exclusivement, pourtant je l’entends encore souvent.

Il est donc recommandé de :

• Ne pas manipuler les renards, même blessés, sans équipement approprié.
• Laver soigneusement les fruits cueillis au sol ou à proximité des zones fréquentées par la faune sauvage, c’est une question de bon sens.

🔄 Une reproduction naturellement régulée

Le saviez vous ? Chez le renard roux, la reproduction s’autorégule en fonction des ressources disponibles. Bien que la femelle puisse ovuler plusieurs embryons, seuls les plus viables se développent si la nourriture est rare. Ce mécanisme in utero limite la surpopulation et permet une meilleure adaptation aux conditions locales.

Conclusion :

Le renard roux est bien plus qu’un simple prédateur. Il est un régulateur écologique, un indicateur de la santé de nos écosystèmes, et un allié précieux dans la lutte contre certaines maladies. S’il peut occasionnellement poser problème, les solutions existent pour favoriser une cohabitation intelligente, fondée sur la compréhension et le respect du vivant. Pourtant un demi-million de renards sont tués chaque année…

N’hésitez pas à porter ces connaissances à votre entourage pour rendre, petit à petit, une place noble à cet animal au centre de notre nature.